Lorsque l’on parle de traumatisme, nous pensons très souvent aux adultes et aux enfants plus grands. Cependant, les bébés, eux aussi, peuvent traverser des situations angoissantes et traumatisantes. Lorsque ces situations se produisent, les bébés manifestent des réactions bien à eux, et qui sont, souvent méconnues.
Le cerveau des bébés est en plein développement, les connexions neuronales se forment surtout pendant les trois premières années de sa vie. De ce fait, l’environnement dans lequel il grandit joue un rôle très important pour la suite de son développement.
Les bébés ne peuvent pas dire avec des mots ce qu’ils éprouvent. Leur manière de réagir au traumatisme passe par le corps et le comportement.
Par exemple, certains nourrissons peuvent avoir de la fièvre soudaine, d’autres rougissent violemment en situation de stress, d’autres détournent le regard. Des mouvements répétitifs auto-apaisants (se balancer, se frapper la tête) peuvent apparaitre.
Lorsque le bébé est en situation de peur extrême, il peut se « déconnecter », c’est-à-dire, son corps devient « mou », sans réaction, où il s’endort très profondément.
Il s’agit d’un état de coma psychique, une réaction archaïque du cerveau quand il ne perçoit plus d’issue possible.
Vigilance donc, lorsque vous pensez que votre bébé a eu un sommeil paisible lors d’une situation stressante, il s’agit d’une réaction de survie.
Si le bébé est exposé à des situations trop stressantes et répétitives, sans la présence rassurante d’un adulte pour l’aider à réguler ses émitons, son système de stress peut rester « allumé » en permanence. Alors, le cerveau du bébé peut se développer autour de la peur, de l’hypervigilance. Le bébé va mettre en place des stratégies de protection autonome inadaptés, au lieu de s’appuyer sur la confiance et la sécurité de l’adulte.
Attention ! Ne pas confrondre, stress ponctuel (qui peut être bénéfique s’il est accompagné) et le stress toxique qui peut avoir des effets durables sur la santé mentale, physique et émotionnelle. Le stress toxique est une expérience intense, fréquente et sans possibilité de réconfort et de repos.
Quelles sont les solutions ? Les bonnes pratiques à mettre en place ?
Grâce à l’expérience de liens d’attachement stables et sécurisants, le bébé peut endiguer cet état de stress post traumatique. Un adulte qui console, comprend, met des mots simples sur les émotions, et surtout reste présent, de manière fiable est primordial. Les expériences répétées de sécurité vont permettre au bébé de recréer des connexions positives dans son cerveau et de sortir peu à peu de l’état de stress chronique.
Vous pouvez vous rapprocher d’un professionnel de santé, comme un psychologue :
– identifier les signes d’un état de stress post traumatique chez le bébé
– être accompagné dans les stratégies de réconforts pour votre bébé et apporter des réponses sécures.
– identifier ce qui peut constituer une source de stress dans l’environnement de votre bébé.
Lucille Courtot, psychologue clinicienne